Ses spectacles se composent de « mouvements de lumière, de silences, de jeux rythmiques, de personnages aux apparences mi-humaines ». En 2015, il crée deux spectacles avec Kobe Chielens : Herberg, un somptueux et fascinant anti-spectacle interprété au coucher du soleil sous un viaduc d’autoroute et à grande distance du public ; et Moore Bacon!, interprété dans une obscurité quasi totale, avec juste une lumière infime, dans lequel se joue un jeu radical de « sous-stimulation sensorielle », ce qui suscite chez le spectateur la perception d’images impossibles. Le spectacle a remporté le Prix du Jeune Théâtre au festival Theater Aan Zee, le prix Het Debuut au festival ITs à Amsterdam et a effectué une tournée en Belgique et aux Pays-Bas. « Un spectacle d’une force incroyable », pouvait-on lire dans le rapport du jury de TAZ.
En 2017, Bosse créée The Act of Dying avec le collectif de polen, dans lequel trois acteurs jouent un jeu animé de mort et de résurrection. Un châssis mobile en bois y donne la réplique aux notes de la Troisième Symphonie de Górecki. Dans Matisklo (2018), qu’il crée, entre autres, avec Ezra Veldhuis, Bosse Provoost peaufine sa quête des limites de l’indicible et de l’irreprésentable. Le spectacle s’articule autour des poèmes de Paul Celan dans lesquels chaque mot est comme une pierre ramassée, observable à partir de différentes directions. Dans leur « chasse au sens » (dixit Celan), les deux acteurs sont accompagnés par des personnages dans des costumes radicaux de Max Pairon qui ont gardé des marques humaines. Carl De Strycker, rédacteur en chef de Poëziekrant : « J’ai rarement vécu une soirée au théâtre si surprenante, mais jamais auparavant je n’ai eu la sensation de poésie portée à la scène avec autant de justesse. » Le récent SUN-SET (2020), créé avec Ezra Veldhuis, explore la façon dont peut être représenté le « moment cosmogonique », le moment fragile où le « néant », le « rien » se transforme en quelque chose. Louvoyant entre lumière et ténèbres, abstraction et figuration, SUN-SET évoque des mondes hybrides, dans une salle de théâtre qui semble s’animer. « La brillante trame du spectacle est de partir d’anciennes formules visuelles bien connues dans lesquelles la “lumière” représente l’idée théâtrale de “vérité” et de “création” pour aboutir ailleurs et nous faire entrevoir que nous produisons nous-mêmes cette réalité. » - Pieter T’Jonck
Pour l’automne 2021, une nouvelle production est au programme : Indoor Weather, un spectacle hors les murs au sein du théâtre ! En général, l’équipement d’une salle de théâtre est au service d’un metteur en scène et de ses performeurs. Une grande partie de ce qui se déroule dans cet espace est invisible et inaudible. Indoor Weather souhaite remettre ces rapports en question et les inverser. La catastrophe écologique est une invitation à effectuer un revirement poétique dans la grande salle, un espace dans lequel tout tourne traditionnellement autour de l’être humain. Cette fois, les haut-parleurs parleront, les projecteurs seront sous les feux et le petit bonhomme qui fuit sur le panneau indiquant la sortie de secours ne pourra pas avancer d’un mètre.
Entre-temps, Bosse a effectué un stage auprès de Jan Lauwers (Oorlog en Terpentijn), Ivo van Hove (Een klein leven) et Guy Cassiers (Bagaar).
Suivez ici les projets des quatre créateurs P.U.L.S., leur processus de travail et leur dialogue.