Hannah De Meyer a achevé sa formation par le spectacle exhibitionniste Solace, qui lui a valu le Prix de la meilleure écriture théâtrale dans la catégorie jeune talent du festival TAZ ainsi que la récompense néerlandaise équivalente, le Prix Artes. Ensuite, elle a créé Vast glowing empty page et en 2016, ÜBERDRAMATIK, avec Jesse Vandamme, « une exploration captivante de l’universalité du manque ». Dans ces spectacles, Hannah explorait l’extrême, aussi bien dans le registre de l’apaisement et de la méditation que du choquant.
Levitations (2017), un solo qu’elle a écrit et interprété, a inauguré une nouvelle phase dans son œuvre. C’est une première étape hallucinogène dans une quête d’une approche fondamentalement différente des objets. On est frappé par le langage corporel intrigant avec lequel De Meyer insuffle de la force à ses mots. Steven Heene dans TAZette : « Un trip sinueux et sensuel le long des hauts et des bas de la riche imagination de De Meyer. » Avec son impressionnant new skin (2018), à nouveau un solo qu’elle a écrit, cette quête acquiert un caractère sociétal manifeste. Hannah De Meyer prend pour point de départ explicite sa fascination pour une jeune génération d’écrivain. e. s, d’économistes et d’activistes du climat antiracistes. Elle se sent solidaire de leur colère et de leur indignation, mais aussi de la tendre détermination avec laquelle ils produisent leurs récits alternatifs sur le succès et le bien-être et le portrait qu’ils brossent de leur société prospère idéale. Le spectacle a été sélectionné pour le Theaterfestival 2019. (« new skin est un échantillon de théâtre puissant : une femme porte de manière parfaitement crédible une histoire alternative à la scène – sous forme de narration fantasmagorique. Qui plus est, elle nous transmet l’idée que sur cette planète, même sans dieu, toutes vies et toutes choses sont intensément reliées. Le cinéma n’y parviendrait jamais. » – Rapport du jury)
Le texte de new skin est greffé sur des œuvres théoriques, entre autres, d’Achille Mbembe, Donna Haraway, Anna Tsing et Ursula Le Guin. La publication new skin / Levitations rend tangible ce réseau de compagnons auteurs par le biais d’images et de citations. Ine Meganck et Chloé D’hauwe assurent le graphisme.
En septembre 2019, De Meyer a programmé l’événement MOIST. En collaboration avec Dina Dooreman, elle a invité des plasticiens, des scientifiques et des performeurs dont les travaux résonnent avec les siens. Parmi eux, Maika Garnica, Liew Niyomkarn, Melanie Bonajo, Sietske Van Aerde, Lieze Roels et Rosa Lambert. MOIST est l’une de ces formes divergentes dans lesquelles De Meyer part en quête de lien entre texte et mouvement, sensorialité et théorie, écologie, création de communauté, féminisme et récits post-humains.
En février 2020, Hannah De Meyer a créé le spectacle hi baubo, avec entre autres, Adina Macpherson, Koba De Meutter, Sietske Van Aerde et Chloé Dhauwe. Baubo est un personnage mythologique associé à l’humour, l’abondance, la régénération et le plaisir. Depuis la préhistoire, Baubo émerge sous forme de statuette en os, de dessins rupestres et dans divers mythes. hi baubo est un univers sinueux et récalcitrant, dans lequel des corps se décomposent en riant et les fragments qui en résultent se fondent en d’étranges constellations.
« Dans son spectacle riche en fantaisie, hi baubo, Hannah De Meyer saisit le personnage mythique de Baubo pour porter un regard nouveau sur l’écologie. – Ciska Hoet dans De Morgen, le 6 février 2020.
Pour le mois de mai 2022, Hannah de Meyer prépare une nouvelle production, Spirits & Pleasures, une vision d’avenir dans laquelle l’être humain et la matière entament de nouveaux rapports, créant de l’espace pour des sensations de nature différente.
Hannah a entre-temps effectué un stage auprès d’Ivo van Hove (Kleine zielen) et auprès d’Amanda Pina (Danzas Climáticas).
Suivez ici les projets des quatre créateurs P.U.L.S., leur processus de travail et leur dialogue.