Le parc paysager, le passé historique et le futur encore incertain sont autant de thèmes qui ont inspiré de nouvelles œuvres aux artistes. Ce parc aménagé à l’anglaise, avec son lacis de sentiers, ses nombreux points de vue et sa grande pièce d’eau, brosse un tableau idéal de la nature. Certains artistes ont choisi de partir de la malléabilité de la nature, ou encore du concept changeant de la « nature » en soi.
D’autres se réfèrent par leurs œuvres à un événement historique, en particulier les anciens habitants du Palais d’été, ou imaginent l’affectation future du Palais et du jardin. La promenade dans le jardin tourne au voyage de découverte, un parcours le long d’attractions qui rétablissent le fil ténu entre le passé historique, le présent et l’avenir de Soestdijk. Le titre Palace in Wonderland renvoie finement au conte presque homonyme de Lewis Caroll, dont la petite héroïne fait un voyage initiatique plein de surprises et de rencontres insolites.
https://www.paleissoestdijk.nl/nieuws/paleis-soestdijk-presenteert-palace-in-wonderland-.html
Benjamin Verdonck a créé deux œuvres pour Palace in Wonderland :
De ruil (l’échange, 2015)
Dans un petit bois qui fait partie du parc paysager du Palais Soestdijk se dresse un petit chalet. La princesse Wilhelmine le reçut en cadeau pour l’anniversaire de ses douze ans, en 1892. Bâti en style suisse, il est bordé par un ruisseau artificiel, aménagé pour évoquer l’image idéale d’un paysage alpin. Le petit pont rustique et les troncs d’arbres en ciment complètent l’illusion. Le chalet abritait une maison de poupée et des meubles d’enfants, et la princesse y jouait à cœur joie. À côté du chalet de Wilhelmine se dresse maintenant une maisonnette en carton. C’est la maison de jeu de la benjamine de l’artiste Benjamin Verdonck. Dans le cadre de Palace in Wonderland, il a procédé à un échange de maisons de jeu : une copie du chalet se dresse maintenant dans son jardin anversois, et sa fille peut y jouer à la princesse. Dans le jardin du palais, la maison en carton permet à une princesse d’être une enfant l’espace d’un moment.
Drek en veren (fiente et plumes, 2015)
Sous la corniche du Palais Soestdijk, pend un grand nid d’oiseau. Sur le sol, des traces de fiente. S’il a l’air réaliste à première vue, le nid a pourtant des dimensions et une forme étranges. Son habitant ne montre pas le bout de son bec. Quel drôle d’oiseau s’est-il donc niché sur la façade du palais ?
Sous la bannière EVEN I MUST UNDERSTAND IT, t pour les deux années à venir, Verdonck s’est attelé à un cycle d’installations, d’actions et d’autres activités métaphoriques, au moyen desquelles il veut attirer l’attention sur les changements irréversibles qui affectent notre écosystème. L’œuvre Drek en veren qu’il a créée pour Palace in Wonderland s’inscrit dans cette démarche.
La façade blanche du Palais Soestdijk est une image iconique, symbole pour plus d’un habitant des Pays-Bas d’une période importante dans l’histoire de leur maison royale. L’œuvre de Verdonck revoie au fait que les propriétaires royaux de Soestdijk étaient des amoureux de la nature, comme le prouve le parc paysager, où ils lui ont laissé libre cours. L’œuvre suggère que la nature est en passe de se réapproprier ce lieu historico-culturel. Par cette image du Palais Soestdijk, Verdonck évoque l’avenir incertain de Soestdijk et l’interaction entre nature et culture. Imaginons que nous abandonnions le palais et le jardin aux forces de la nature, que se passerait-il ?