Orfeo ed Euridice : Lisaboa Houbrechts crée sa première mise en scène d’opéra

Orfeo ed Euridice : Lisaboa Houbrechts crée sa première mise en scène d’opéra

Après le succès de Yerma au Dramaten à Stockholm et le passage acclamé de son spectacle Pépé Chat aux critiques dithyrambiques au Thalia Theatre à Hambourg, Lisaboa Houbrechts travaille en ce moment au Staatstheater de Hanovre à sa première mise en scène d’opéra : Orfeo ed Euridice de Gluck.

 

Il s’agit de la première production conjointe des compagnies de ballet et d’opéra du Staatstheater Hannover et de l’un des grands classiques de l’histoire de ces deux disciplines. En 1762, l’année de sa création, l’opéra de Christoph Willibald Gluck provoque une révolution : il rompt avec les formes rigides de ses prédécesseurs et atteint d’éminents effets musicaux grâce à la concentration et à la simplicité. Il se focalise sur le chœur et le ballet.

En partenariat avec le chorégraphe italien Diego Tortelli, la metteuse en scène Lisaboa Houbrechts souhaite porter un regard nouveau sur le mythe célèbre : et si Eurydice avait volontairement mis fin à sa vie et ne désirait nullement revenir ? Quelle incidence aurait ce choix sur la poursuite de la vie après la perte d’un être aimé ?

Lisaboa Houbrechts : « Laura Berman, la directrice du Staatsopera Hannover, m’a invitée à réinterpréter et à mettre en scène l’opéra Orfeo ed Euridice de Gluck. Dans cette adaptation, j’ai souhaité mettre l’accent sur l’émancipation de la mort. Dans l’histoire originale, Eurydice meurt et erre dans le monde souterrain jusqu’à ce que l’intervention magique d’Orphée, son bien aimé, la sauve. Avec le directeur musical Benjamin Bayl, j’ai modifié le livret original de manière radicale et je l’ai complété avec de nouveaux textes. Dans notre version, Eurydice a choisi la mort. Du coup, l’opéra traite du suicide. Je voudrais montrer un Orphée qui parvient, après avoir traversé les différentes étapes du deuil à l’acceptation du choix de sa compagne. Ces étapes du deuil sont des mondes poétiques, qui font la part belle à la magie. Ce sera un opéra interdisciplinaire où se mêleront le chant, le jeu, la danse, la performance et les arts plastiques. Pour moi, l’essentiel réside dans le fait de découvrir de multiples strates d’émotion sincère, incarnées et animées par différentes personnes et disciplines artistiques. De même que dans mes productions précédentes, je tente, à travers une dramaturgie modifiée et l’ajout de sens nouveaux, d’extraire un récit iconique de sa zone de confort et de le relier à une émotivité contemporaine ».

En italien avec surtitres allemands

Première : le 22 mars 2024, à l’Opernhaus de Hanovre
À voir jusqu’au 17 mai 2024