Rouge décanté reçue avec enthousiasme par la presse française

Bezonken rood a fait le tour du monde depuis sa première en 2004. On a pu voir la version française, Rouge décanté, pour la première fois à Paris où elle est passée trois semaines d’affilée au Théâtre de la Bastille. La presse française s’est exprimée dans les termes les plus élogieux sur la langue de Jeroen Brouwers, la mise en scène de Guy Cassiers et le talent d’acteur de Dirk Roofthooft.

Une sélection des critiques :  

« Il est difficile de reprendre son souffle après un tel spectacle. Difficile d'applaudir comme il se doit (à tout rompre). Difficile de se lever, de franchir les portes du Théâtre de la Bastille et de retrouver les lumières de la rue, de la ville. Rouge décanté nous a fait voyager dans l'âme et le coeur brisés d'un homme avec une telle intensité dramatique, une telle puissance émotionnelle, qu'on en sort hébété et transformé. C'est dans ces moments d'exception, d'extase, qu'on mesure la grandeur du théâtre, son irremplaçable humanité. (…) Le grand metteur en scène flamand Guy Cassiers orchestre magnifiquement ce monologue déchirant, fait de flash-back, de révélations successives - souvent atroces - et d'incantations désespérées. (…) Dirk Roofthooft incarne ce héros tragique, l'homme rongé-hanté par la barbarie. Sans aucun pathos, ni grandiloquence, il s'approprie chaque mot, chaque mouvement de l'âme de son personnage. (…)  Il est l'humanité blessée tout entière. – Philippe Chevilley dans Les Echos, 7 décembre 2015

« Créé il y a plus de dix ans par le metteur en scène belge Guy Cassiers, Rouge décanté n’a cessé depuis de tourner en Europe , mais n’avait jamais fait étape à Paris . C’est chose faite, enfin, au Théâtre de la Bastille, où l’on peut voir ce spectacle remarquable en tous points : le texte de l’écrivain néerlandais Jeroen Brouwers d’abord, qui y raconte ses souvenirs d’enfance, lui qui fut enfermé avec sa mère, sa grand-mère et sa soeur dans un camp d’internement japonais lors de la seconde guerre mondiale. La mise en scène de Guy Cassiers ensuite, qui déploie ici tous les sortilèges de son théâtre multimédia et multisensoriel. L’interprétation de Dirk Roofthooft enfin, immense comédien qui descend ici au coeur des ténèbres humaines. Bouleversant. » - Fabienne Darge dans Le Monde, 4 décembre 2015

« La voix de Brouwers est portée par un comédien profond et tout en nuances, Dirk Roofthooft. Cassiers, maître en la matière, utilise lumières, son et vidéo pour complexifier la représentation. Il y a un geste juste dans ce qu'il décide : il donne à voir l'éclatement d'une conscience, l'entrave, la dislocation intime d'une âme douloureuse. Mais tout est dans l'encre même de Brouwers et Dirk Roofthooft est un interprète qui va au plus profond de la parole, de la langue de l'écrivain ici traduite par Patrick Grilli. Un incontestable grand moment, à découvrir ou à revoir et partager. » - Armelle Hélio dans Figaro Scope, 2 décembre 2015

«Dirk Roofthooft nous emmène au plus profond de l’intériorité brouillée, floue, décomposée de cet homme. Seul sur le plateau du théâtre, l’homme ouvre et ferme à claire-voie l’écran intime de sa mémoire, et nous emmène au coeur de ses ténèbres intérieures, grâce au dispositif virtuose conçu par Guy Cassiers. Le metteur en scène belge est vraiment le maître d’un théâtre multimédia mis au service de l’expérience littéraire et intime.

Dans son décor japonisant et nocturne, strié de fines lignes lumineuses rouges comme des traits sanglants, Dirk Roofthooft peut alors donner la mesure de son immense talent, qui nous emmène au plus profond de l’intériorité brouillée, floue, décomposée de cet homme peu à peu envahi par ce « rouge décanté », voile de sang remonté à la surface, enfin, comme un rideau se déchire. » - Fabienne Darge dans Le Monde, 12 décembre 2015

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