En 13 ans d’existence, le Plsen International Theatre Festival (Festival international de théâtre de Plzeň) est devenu l’un des festivals de théâtre les plus prestigieux de République tchèque. Cet événement réunit la fine fleur du théâtre tchèque, et présente des productions étrangères marquantes.
Dirk Roofthooft : « La pièce Sunken Red est adaptée du roman Bezonken rood (Rouge décanté) de Jeroen Brouwers, une perle littéraire. Pour un acteur, c'est un véritable cadeau que de pouvoir travailler avec une langue aussi imagée. Certains tableaux reviennent régulièrement dans le livre, et cette répétition des métaphores a pour effet d’accroître l’intensité des émotions. Ainsi, le titre Bezonken rood ne fait pas uniquement référence à des souvenirs décantés et au rouge du drapeau japonais, mais aussi à la dissipation du rouge, au passage du rouge au noir, à ce qui fut rouge, à l’amour, au sang et au vieux sang. Non seulement la langue, mais la mise en scène de Guy Cassiers est d’une beauté rare. La conception théâtrale et la mise en scène de Guy Cassiers sont profondes et fascinantes. Mon conseil au public tchèque : grasp that beauty, while you can! »
Guy Cassiers : « Pour moi, le théâtre est par essence un “Gesamtkunstwerk” (une œuvre d’art totale). Pendant ma formation graphique, je trouvais qu’une seule forme d’art me limitait trop dans mon expression. Déjà à l’époque, je faisais se rencontrer diverses disciplines et différents contemporains. À mes yeux, la mise en scène a pour fonction de jeter des ponts entre les arts et les artistes. Le théâtre me permet de raconter une histoire de manière fragmentée. Certains aspects sont mis en lumière au moyen de mots, d’autres au moyen d’images, d’autres encore au moyen de sons. Au spectateur d'achever le tableau. Je lui fournis la toile, les brosses et les couleurs. L’histoire de Bezonken rood est selon moi l’un des chants de deuil les plus bouleversants de la littérature néerlandaise. Ce récit émouvant, dur et poétique, je le porte à la scène en utilisant la technologie visuelle. J’espère que grâce aux projections, le public se glissera dans la tête du narrateur, s’identifiera à lui et à son deuil, pour que s’opère une catharsis. »