Stand-by Bourla! Nous redécouvrons le lieu exceptionnel qu’est le Bourla, cet édifice situé au cœur d’Anvers qui a vécu près de deux siècles d’histoire artistique et sociale et a évolué avec la ville. Son fonctionnement porte les traces de cette évolution : d’opéra francophone à théâtre néerlandophone, il accueille aujourd’hui des spectacles multilingues et multidisciplinaires. Pour beaucoup, ce lieu évoque bien des souvenirs personnels et émotionnels. À la fin de la saison 2025-2026, une exposition retracera, avec force détail, ces histoires artistiques, architecturales, sociales et personnelles.
Nous vivons dans un monde agité, pour le moins qu’on puisse dire. Depuis quelque temps, la possibilité d’une guerre dans notre région du monde a même réémergé et fait l’objet de discussions politiques à prendre au sérieux. La société se caractérise par une atmosphère de polarisation croissante, une carence de nuance de plus en plus flagrante, une sémantique de plus en plus agressive et intolérante, un refus à se mettre à la place de l’autre… Hélas, cela a déjà été dit et répété : le tissu social se déchire.
Nous pensons que, dans ce monde agité, le théâtre peut jouer un rôle important. Ne serait-ce que parce qu’il rassemble des gens. Il y a un besoin criant de lieux où la communication s’effectue de manière différente, avec davantage d’ouverture et de générosité. Nous nous efforçons de faire de notre maison un tel lieu. Toutes les productions à l’affiche, celles que nous créons et celles que nous invitons, tous les débats et tous les événements que nous organisons sont autant de « propositions » de voir le monde à travers un autre prisme, et d’interagir avec lui avec plus d’imagination, de sens critique, d’espièglerie, d’ironie, d’inclusivité, d’empathie et de communion.
Nos spectacles nous entraînent aux centres névralgiques de la société. En témoignent sans équivoques des points de vue et des approches de nos nouvelles créations : la guerre et l’impossibilité de la représenter (Guernica Guernica) ; la normalisation progressive d’une idéologie extrémiste inquiétante (Voor het pensioen) ; le besoin universel de célébrer comme antidote à l’hyperindividualisme (Chapters of Celebration) ; un récit radical des sacrifices qu’on impose aux femmes (a rite of spring) ; un projet musical fédérateur composé à partir de sons urbains (Symphony for one hundred citizens and a traffic light) ; la violence des adieux (ALL TOGETHER NOW!) et le fait de lâcher de vieux démons pour permettre à l’avenir d’enfin commencer (Give Up, Old Ghosts!).
Nous continuons à croire en la force de rassembler de gens pour assister ensemble à un spectacle : une expérience vécue collectivement et ensuite évaluée individuellement. Un spectacle comme proposition, comme sujet de conversation et d’échange, comme source d’inspiration et d’émotion, comme possibilité de rêve et d’imagination.
Cette saison, nous sommes encore et toujours en stand-by.
FC Bergman, Olympique Dramatique, Benjamin Abel Meirhaeghe, Görges Ocloo, Lisaboa Houbrechts