“Le son nous rapproche de l’Histoire, Guy Cassiers en est persuadé. Pour Le sec et l'humide, il a établi ses quartiers à l’Ircam à Paris, où il s’est plongé dans la recherche et l’expérimentation sonores avec le voice follower.
Le pouvoir et le langage : c’est l’un des thèmes favoris des spectacles de Cassiers à la Toneelhuis. Le langage qualificatif est souvent et diaboliquement utilisé pour dépouiller les gens de leur dignité, dit-il : « Lorsqu’on déshumanise l’ennemi, il est plus facile à combattre. Il n’y a qu’à voir la façon dont les Nazis qualifiaient les juifs de "Untermenschen". »
Cette stratégie est une pratique insidieuse. Ainsi, la confusion des voix dans Le sec et l’humide nous rapproche du point de départ des Bienveillantes : la thèse que dans des circonstances analogues, chacun de nous pourrait devenir un bourreau. Qu’en chacun de nous sommeille un fasciste.
Le sec et l'humide était conçu comme un moment de présentation publique, un exercice. Mais Cassiers en a fait un spectacle élaboré, dont l’énoncé est clair et explicite. « Cette expérimentation sonore a joué un rôle essentiel, pour moi, dit-il. Nous en savons maintenant assez pour travailler au langage forme des Bienveillantes.» ”- Geert Van Der Speeten dans De Standaard, 2 juillet 2015