Dans April, Willem de Wolf réunit, précisément trente ans après, trois personnages : April Glaspie, qui s’est enfermée depuis toutes ces années dans le silence à propos de son entretien avec Saddam Hussein ; Tarek Aziz, le ministre irakien des Affaires étrangères, mort en prison en 2015 ; et un journaliste vedette de la télévision qui cherche à savoir ce qui s’est véritablement dit entre April Glaspie et Saddam Hussein.
April marie du matériel visuel historique des décennies précédentes et une surprenante perspective intime et personnelle. Le spectacle soulève des questions d’une actualité brûlante sur les relations troublées entre l’Occident et le monde arabe, sur le rôle des médias, sur l’(im)puissance de la diplomatie et des institutions politiques.
Katelijne Damen est grandiose dans le rôle de Glaspie, même avec des dialogues entiers en arabe. La joute verbale entre les trois personnages fuse parfois à une telle vitesse et donne tellement à réfléchir qu’à la fin du spectacle, on aimerait relire le texte (et coup de chance, le texte est publié).
"Le coronavirus nous avait presque fait oublier le grand talent qu’est Katelijne Damen. Dans un décor élégant aux meubles de style scandinave, elle ressuscite Glaspie avec beaucoup de bravoure. À ses côtés, Sabri Saad El Hamus est impressionnant en ministre irakien des Affaires étrangères. "
"Un document historique bien ficelé, qui donne à réfléchir sur des événements d’il y a trente ans. "
"Cette pièce basée sur du dialogue n’a pas pour titre “discussion à propos de…”, mais simplement le prénom du personnage principal. Car les dialogues subtils, rationnels, éloquents, vifs (quel texte de Willem de Wolf !) recèlent le conflit intérieur de l’antagoniste. Le personnage d’April est aux prises avec elle-même. En sa qualité de diplomate, elle est soumise au secret professionnel. Elle représente les États-Unis ; son président, ses partis, ses intérêts économiques et politiques. Elle ne peut rien divulguer sur la teneur de sa diplomatie. Dans son texte, De Wolf entrelace le devoir qui lui incombe – garder le silence et en même temps représenter (= défendre) les États-Unis – et le conflit intérieur dramatique qui fait rage en elle. Ce sont précisément ces dilemmes qui font d’April un personnage de tragédie grecque. "
mise en scène
- Guy Cassiers
texte
- Willem de Wolf
avec
- Katelijne Damen
- Eelco Smits
- Sabri Saad El Hamus
dramaturgie
- Erwin Jans
conception lumière
- Fabiana Piccioli
conception musicale
- Kris Defoort
production
- Toneelhuis
coproduction
- KVS
- De KOE
avec le soutien de
- de Tax Shelter van de Belgische federale overheid
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