Goldberg et Sommers s’interrogent sur la monumentalité et la logique de production qui sous-tendent ce mode opératoire et le considèrent comme une antithèse absolue de leur propre pratique théâtrale contemporaine. Les deux se demandent si ce théâtre n’est pas un modèle de conditions de travail coercitives de l’ensemble de notre société régie par le capitalisme.
Le spectacle répond avec humour à une tradition allemande reconnaissable dans le monde du théâtre, toutefois sans tomber dans des clichés et sans recourir à des parodies prévisibles. Au contraire, il tente d’en égaler le sérieux, le dévouement et l’intensité. Dans un abandon total, et avec autodérision, les metteur·ses en scène déploient la forme souvent surjouée du théâtre classique pour en célébrer l’absurdité.
Sur le mode d’un collectif, treize comédien·nes créent un enchaînement de scènes intenses et absurdes, dans lesquelles ils et elles amplifient l’épuisement pour faire paraître l’état de surmenage de la société. Ils représentent ainsi les conditions de travail contraignantes, telles qu’on les connaît dans d’innombrables secteurs, comme une comédie burlesque incessante autour de personnes sous haute tension. L’engagement à se comporter comme on pense devoir le faire en tant que « professionnel·les » finit par devenir grotesque.
GERMAN STAATSTHEATER est une tornade de panique qui se transforme en humour et autodérision, et nous montre finalement le pouvoir de la collectivité. Le théâtre devient ainsi un lieu de célébration de l’énergie « gaspillée », sous forme de plaisir exubérant.
Un spectacle puissant, à contre-courant, mais d’une générosité absolue.
coordination artistique
- Rosie Sommers en Micha Goldberg
performers
- Micha Goldberg
- Rosie Sommers
- Loucka Elie Fiagan
- Simon Baetens
- Giulia Piana
- Lydia McGlinchey
- Milka Mbunga Kongi
- Dahlia Pessemiers-Benamar
- Simon Van Schuylenbergh
- Natacha Nicora
- Ariadna Rubio Lleó
- Anna Franziska Jäger
- Nathan Ooms
conseils de dramaturgie
- Elisa Liepsch
dramaturgie
- Nathan Ooms
- Anna Franziska Jäger
lumière
- Max Adams
son
- Milan van Doren
technicien
- Vic van den Bossche
geschilderde achtergrond
- Veronika Bezdenejnykh
- Johannes Arnauts
surtitres
- Freek Willems
production
- Kunstenwerkplaats
coproduction
- Toneelhuis
- Les Halles de Schaerbeek
- VIERNULVIER
Met de financiële steun van
- de Vlaamse Gemeenschap
- De Vlaamse Gemeenschapscommissie