
Alle schone dingen
Toneelhuis / Olympique Dramatique / Tom Dewispelaere
Pour son retour à la scène, Fabrice Murgia donne à Gabor une vraie épaisseur, celle d’un homme trop sûr de lui qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Sur l’écran surgissent tous les fantômes du passé, à commencer par une représentante du peuple Sami qui égrène les multiples arguments des siens contre la disparition de la nuit tandis que le public s’installe, y faisant à peine attention. Belle idée qui fait entendre la voix de la raison dans une indifférence générale. Mais la plus belle idée reste d’avoir confié le rôle de Lou à Nancy Nkusi. Contrastant avec l’agitation de Gabor, elle offre une présence forte, calme, émouvante, lumineuse. L’alchimie entre les deux comédiens est parfaite de bout en bout. Et la voix profonde de la jeune femme, épousant des rythmes jazzy, rend à la nuit toute cette magie qu’aucune pilule ne pourra jamais remplacer.
"La pièce, qui démarre comme un thriller, devient une fiction romanesque mais réussit à tenir le fil. Pendant deux heures Murgia nous tient en haleine, racontant les événements dans un carré de lumière. Derrière lui, un écran où apparaissent en gros plan les autres personnages. A cour, un studio d’enregistrement où est assise Lou (Nancy Nkusi, vibrante et d'une étourdissante beauté). De la neige recouvre la scène."
"Un excellent spectacle où Murgia excelle comme toujours à la mise en scène aux allures très techniques, et on le sait, avec lui, la magie arrive vite. C’est une joie de le retrouver sur scène, heureux d’en découdre avec le plateau."
"La mosaïque des images et des dialogues par vidéo interposée, la présence de plus en plus incarnée de ces interprètes enfermés dans leur bulle de solitude – lui danse son désarroi, elle chante sa complainte – font de ce moment théâtral une fable poétique dont l’écho résonne étrangement avec notre temps. Même si la situation n’est pas comparable avec la pandémie actuelle, on y voit une planète entière s’abîmer dans une même catastrophe. Et l’on en ressort en méditant."
"Prolongé de plusieurs soirées au Festival d’Avignon où il a été créé, le dernier spectacle de Fabrice Murgia et Laurent Gaudé nous entraîne dans un monde futur aux côtés d’un homme seul. Seul depuis la disparition de sa compagne au cœur de la nuit. D’ailleurs, la nuit aussi a disparu…"
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