Un certain président a qualifié Bruxelles de hellhole (enfer, trou à rats, cour des Miracles). C’était au début de l’année 2016. À ce moment-là, Stefan Hertmans était déjà en train d’écrire Antigone in Molenbeek. Précédemment, il avait déjà fait du personnage d’Antigone la protagoniste de son œuvre, mais cette fois, il la situe au milieu de la société contemporaine superdiverse.

Antigone s’appelle désormais Nouria et est étudiante en droit. Un de ses frères s’est radicalisé, est parti au Moyen-Orient, a combattu aux côtés de Daesh et a péri en commettant un attentat suicide. Nouria ne désire qu’une seule chose : enterrer la dépouille de son frère. Mais on refuse de la lui remettre. Nouria s’introduit par effraction dans le centre médico-légal où sont conservés les restes de son frère, mais elle y est surprise et arrêtée. À partir de là, les choses tournent mal.

Guy Cassiers dirige l’actrice Ikram Aoulad dans une mise en scène qui fait dialoguer la parole et la musique, en l’occurrence le dernier Quatuor à cordes (n° 15) de Dmitri Chostakovitch, celui avec lequel le compositeur prend congé de la vie.