« C’est dans ces moments d’exception, d’extase, qu’on mesure la grandeur du théâtre, son irremplaçable humanité. » - Philippe Chevilley dans Les Échos, 7 décembre 2015
L’une des mélopées funèbres les plus prégnantes de la littérature néerlandaise, signée par l’auteur Jeroen Brouwers, mise en scène par Guy Cassiers et interprétée par un Dirk Roofthooft phénoménal. Rouge décanté est une prière, une litanie, une épitaphe, une lettre d’adieu, un cantique, un anathème, un cri de désespoir, un miséréré… dans un narratif touchant, à la fois dur et poétique.
Jeroen Brouwers a écrit Bezonken rood (1981) dans les semaines qui ont suivi la mort de sa mère. En 1943, Jeroen Brouwers, alors âgé de trois ans, a été interné avec sa petite sœur, leur mère et leur grand-mère dans le camp japonais pour femmes de Tjideng, à Jakarta. L’écrivain raconte comment, dans le camp, sa relation à sa mère a été endommagée pour le reste de sa vie et comment chaque nouvelle relation amoureuse avec une femme en a subi les séquelles.
Rojo Reposado, Sunken Red, Rouge décanté : depuis sa première en 2004, Bezonken rood a fait le tour du monde. Dirk Roofthooft a joué le monologue en néerlandais, français, anglais et espagnol en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse, France, au Canada, aux États-Unis, en Pologne, Espagne, Italie, Turquie, au Luxembourg, en Allemagne, en Tchéquie et à Taiwan.
« Rouge décanté est une spectacle remarquable en tous points. La mise en scène de Guy Cassiers déploie ici tous les sortilèges de son théâtre multimédia et multisensoriel. Et Dirk Roofthooft est un immense comédien qui descend ici au cœur des ténèbres humaines. Bouleversant. » - Fabienne Darge dans Le Monde, 4 décembre 2015
« Un moment incontestablement grandiose, un must à découvrir ou à revoir et à partager. » - Armelle Héliot in Figaro Scope, 2 décembre 2015
Le théâtre peut parfois être hallucinant. Un trip, un rêve qui vous arrache de votre fauteuil au théâtre. C’est rare, mais Guy Cassiers et Dirk Roofthooft y sont arrivés dans Rouge décanté. (...) Roofthooft est un comédien phénoménal. Mais il n’est pas seul pour arriver à ce résultat. Grâce à la qualité sonore plus que parfaite, chaque soupir infime, chaque inflexion de sa voix s’entend. Cela fait surgir une subtilité jamais vue. Dans cette grande salle de théâtre, chacun a l’impression que l’histoire est racontée rien qu’à lui.
"Rouge décanté est une ode à la maestria. Une soirée pour mourir à petit feu. J’espère que Dirk Roofthooft continuera à jouer cette pièce jusqu’à la fin de ses jours."
"Il est difficile de reprendre son souffle après un tel spectacle. Difficile d'applaudir comme il se doit (à tout rompre). Difficile de se lever, de franchir les portes du Théâtre de la Bastille et de retrouver les lumières de la rue, de la ville. « Rouge décanté » nous a fait voyager dans l'âme et le coeur brisés d'un homme avec une telle intensité dramatique, une telle puissance émotionnelle, qu'on en sort hébété et transformé. C'est dans ces moments d'exception, d'extase, qu'on mesure la grandeur du théâtre, son irremplaçable humanité."
"Un spectacle magnifique ! C’est l’une des rares mises en scène de théâtre dans lesquelles les images filmées n’illustrent pas, ne distraient pas, et ne font pas disparaître le comédien : au contraire, les images le renforcent et se fondent avec lui."
"Le metteur en scène belge Guy Cassiers et son compatriote l’acteur Dirk Roofthooft, qui cosignent avec Corien Baart une adaptation limpide du texte, offrent une extraordinaire réponse à l’éternelle question du traitement de la violence au théâtre. Sans hurlement ni Kalachnikov, ils donnent à ressentir la destruction d’une vie par la voix d’un acteur seul en scène. Immense Dirk Roofthooft à la présence profondément ancrée, calme et captivante, et qui simplement raconte, prenant le temps de déposer ses mots lestés de fatigue. Rien n’est joué, rien n’est illustré. Il n’y a que ces caméras vidéo vers lesquelles l’acteur choisit alternativement de se diriger et qui renvoient, sur les lames d’un mur de persiennes situé dans son dos, l’image d’un être morcelé."
mise en scène
- Guy Cassiers
dramaturgie
- Corien Baart
- Erwin Jans
adaptation
- Corien Baart
- Dirk Roofthooft
- Guy Cassiers
d'après le roman de
- Jeroen Brouwers
interprétation
- Dirk Roofthooft
conception décor, vidéo et son
- Peter Missotten
vidéo
- Arjen Klerkx
conception son
- Diederik De Cock
conception costumes
- Katelijne Damen
coproduction
- Toneelhuis
- Theater Rotterdam / RO theater
production
- Toneelhuis
- Theater Rotterdam / RO theater