Le 17 décembre 2010, un jeune Tunisien du nom de Mohamed Bouazizi s’immole par le feu pour protester contre le régime.
S’ensuit une année exceptionnelle qui voit éclater des révoltes dans quasi tout le Moyen-Orient, une vague de protestations baptisée dans un premier temps du terme porteur d’espoir de « Printemps arabe ».
Presque chaque pays de la région en a connu sa version. Les dernières années, les médias ont abondamment commenté ces (r)évolutions, qui n’ont hélas pas souvent apporté d’améliorations notables.
Quel effet ont toutes ces images sur ses collègues auteurs et/ou comédiens qui vivent ici, en Belgique, mais ont des racines marocaines, tunisiennes, irakiennes, syriennes, etc. Que ressentent-ils ? Comment l’expatrié assimile-t-il l’information reçue de la famille ou des amis restés sur place ? Quel effet ces informations exercent-elles sur le corps ? Comment ce dernier réagit-il à la violence et l’angoisse ?
Aux côtés de trois performeurs, Mokhallad Rasem cherche une réponse dansée à ces questions. Body Revolution est la version « guérilla » d’un spectacle : monté en peu de temps pour un public ciblé et joué sur une courte durée.
Outre une tournée importante en Belgique, tant dans les écoles, les organisations sociales et les centres d’asile pour réfugiés, on a pu voir le spectacle en Ouganda, au Maroc, en Inde, au Royaume-Uni, en Espagne, en Égypte, à Belgrade et aux Pays-Bas.
« Quand son cadre familier se dérobe sous ses pieds, il faut suivre le courant. Peut-être est-ce surtout là que réside la force du changement : non pas dans sa volonté de toujours se surpasser, mais dans un affrontement physique entre son espace intérieur et le vaste monde extérieur. Mokhalled Rasem représente ce choc avec talent dans Body Revolution, une installation performance dans laquelle trois hommes momies entrent et sortent de projections de villes arabes dévastées. Leurs souvenirs les retiennent, mais la nécessité de survie les pousse à quitter les lieux. Ainsi, l’artefact fait ce qu’on attend de tous les arts : affiner une question sociétale en la rendant plus complexe. » - Wouter Hillaert dans De Standaard, 18 février 2015
Quand son cadre familier se dérobe sous ses pieds, il faut suivre le courant. Peut-être est-ce surtout là que réside la force du changement : non pas dans sa volonté de toujours se surpasser, mais dans un affrontement physique entre son espace intérieur et le vaste monde extérieur. Mokhalled Rasem représente ce choc avec talent dans Body Revolution, une installation performance dans laquelle trois hommes momies entrent et sortent de projections de villes arabes dévastées. Leurs souvenirs les retiennent, mais la nécessité de survie les pousse à quitter les lieux. Ainsi, l’artefact fait ce qu’on attend de tous les arts : affiner une question sociétale en la rendant plus complexe.
conception, mise en scène
- Mokhallad Rasem
danseurs / acteurs
- Ehsan Hemat
- Mostafa Benkerroum
- Bassim Mohsen
vidéo
- Paul Van Caudenberg
production
- Toneelhuis
- Toneelhuis
coproduction
- Artefact Festival STUK Leuven