Les mots ne viennent qu’avec parcimonie. Et dans le silence, les rares mots prononcés sont irrévocables, impérieux et peut-être même (seront-ils un jour) thérapeutiques.
t’es-tu approché quand je dormais
m’as-tu touchée pour aussitôt m’abandonner
ou
es-tu resté près de moi jusqu’à mon réveil
et dès que j’ai ouvert les yeux
tu as disparu
en marchant à reculons
afin que je ne puisse pas voir
que tu étais avec moi – dans la chambre
reviens-tu ?
es-tu là ?
puis-je faire quelque chose ?
pour que tu restes ?
Après UNISONO, un solo dans lequel Abke Haring a donné libre cours aux différentes voix qui résonnent dans sa tête, elle recherche dans PLATINA la compagnie d’une présence réelle, interprétée par Koen van Kaam, avec qui elle engage la conversation. Ou tout du moins, avec qui elle souhaite engager la conversation. Pour autant qu’une conversation soit possible. Ou permise. Ou évitée.
Abke Haring : « Quand je crée un spectacle, je trouve que la majeure partie est dite dans les silences. C’est aussi comme ça que je me positionne dans la vie : ressentir et être. On peut tellement faire dans le silence : la façon dont on se regarde, l’endroit où on se tient, loin ou près, confiant ou mal assuré ? Ce que je préférerais, c’est faire des images ou des mouvements, mais comme je veux raconter des choses, ce sont toujours les mots qui me viennent. »
Mais ils ne lui viennent qu’avec parcimonie. Et dans le silence, les rares mots prononcés sont irrévocables, impérieux et peut-être même (seront-ils un jour) thérapeutiques. Pour ce duo intimiste, Jimi Zoet conçoit un paysage sonore pénétrant qui suit à la trace les circonvolutions des pensées de Haring & Co.
Abke Haring crée un univers sans issue. Aussi bien le langage que le corps sont marqués par une oppression continue. Le beau texte couvre plusieurs registres dans lesquels une superficialité apparente est sans cesse entrecoupée de cris de détresse inopinés qui renvoient à l’essentiel. (…) Abke Haring et Koen van Kaam jouent sur le fil du rasoir et campent leurs personnages troublés avec une précision stupéfiante.
"Abke Haring et Koen van Kaam jouent deux personnes qui ne parviennent pas à s’atteindre : un duo poétique et pénétrant. Poignant et beau."
"Le spectacle est un bloc de souffrance palpitante à l’état brut, d’une intensité quasi insoutenable. "
"Ce moment où on aurait envie de hurler de rage, de frustration ou de désespoir, mais où on se rend compte qu’il vaut mieux se taire, encaisser et au besoin se laisser aller à une grimace : voilà le moment précis que Abke Haring et Koen van Kaam ont pris pour point de départ de Platina, le dernier fait d’armes d’Abke Haring en tant que créatrice liée à la Toneelhuis. “Ce sera explosif”, confia-t-elle au magazine Knack en novembre 2015. C’est explosif."
" Le jeu de Haring qui oscille entre maîtrise et perte de contrôle reflète le thème central de Platina et fait du spectacle l’une de ses productions les plus foudroyantes de ces dernières années. "
mise en scène
- Abke Haring
texte
- Abke Haring
interprétation
- Abke Haring
- Koen Van Kaam
soundscape
- Jimi Zoet
répétiteur
- Peter Seynaeve
production
- Toneelhuis
coproduction
- Zuidpool
avec le soutien de
- Tax Shelter maatregel v/d Belgische Federale Overheid
- Casa Kafka Pictures Tax Shelter powered by Belfius