La famille est morte ! Vive la famille !
'Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon.' C’est par cette phrase que Tolstoï
commence son célèbre roman d’Anna Karenine.
Le malheur de la famille Silver commence par un flirt à Thanksgiving entre Harold Silver, un historien d’âge moyen, et Jane, la femme de son frère George. C’est le point de départ d’une longue succession de catastrophes, souvent absurdes, à la fois tristes et comiques qui fait voler en éclat toute la famille. Néanmoins, au Thanksgiving suivant, Harold a réussi, presque malgré lui, à créer une nouvelle famille recomposée.
Vergeef ons (Puissions-nous être pardonnés) est un soap-opéra d’une famille « ordinaire ». Dans une atmosphère grotesque, les faiblesses de tous les personnages sont portées à la scène à un rythme effréné. Vergeef ons est à la fois une saga loufoque et une esquisse mordante d’une société qui foule aux pieds ses valeurs éthiques : tous ses fondements – foyer, famille, amitié… – sont sous pression et nécessitent d’être redéfinis.
Avec une distribution grandiose – dont quatre acteurs du coproducteur, Toneelgroep Amsterdam – Guy Cassiers brosse dans Vergeef ons le tableau humoristique de l’aliénation relationnelle et de la confusion émotionnelle de notre époque. Pour y parvenir, il intègre de multiples références visuelles à l’atmosphère publique états-unienne : compétitions sportives, surabondance d’informations et de pubs… La mise en scène se situe à la croisée de l’histoire de famille intime et d’un environnement dominé par les médias. Parole et image sont découplées, ce qui donne lieu à une haute dose d’absurdité.
« Un monde nous est offert, si nouveau, si aléatoire et si dissocié qu’il nous met tous en danger. Nous discutons en ligne, nous devenons “amis” sans savoir à qui nous parlons vraiment – nous couchons avec des inconnus. Nous prenons tout et presque n’importe quoi pour une relation, un semblant de communauté, et pourtant, quand nous sommes avec nos familles, dans nos communautés, nous sommes désemparés, nous coupons court et replongeons aussitôt dans la version numérique – c’est plus facile, parce que nous pouvons endosser à la fois notre vrai moi et notre moi fantasmé, chacun pesant le même poids. », A. M. Homes, Puissions-nous être pardonnés, Actes Sud (2015), traduction Yoann Gentric
Discussion d’après spectacle: samedi 24 février 2018 dramaturge de Toneelhuis Erwin Jans parle avec A.M. Homes (en anglais).
Une salve de scènes, une distribution de rêve et une histoire de résilience en
temps d’adversité : le metteur en scène Guy Cassiers fait de Vergeef ons un soap
familial étincelant et farfelu.
"Les huit comédiens trouvent un équilibre parfait entre le jeu et la narration, dans lequel le jeu l’emporte au fur et à mesure : regards affamés, fous rires et crises de larmes, et même des contacts physiques – quand la température de la pièce augmente, ils rompent toujours plus souvent le format rigide. Surtout Eelco Smits dans le rôle de Harry trouve une mobilité surprenante derrière son micro : il balance les hanches, sautille ou se promène sur place."
"Des montagnes russes verbales sans repos – parce que les personnages ne connaissent pas de repos – dans lequel le jeu, la musique et la lumière s’enchevêtrent dans du théâtre de texte puissant, efficace et rythmé."
"Steven van Watermeulen, Chris Nietvelt et Katelijne Damen se défoulent avec des interprétations à la fois sensibles et précises, tandis qu’Eelco Smits fait à nouveau montre son talent démesuré. Il porte le personnage de Harry à travers les registres les plus divers, à partir d’une inventivité désarmante et d’un plaisir irrésistible."
"Une fête théâtrale haute en couleur, brutale et très comique, jouée par une distribution de rêve."
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mise en scène
- Guy Cassiers
inspiré de l’ouvrage éponyme de
- A.M. Homes
adaptation
- Guy Cassiers
- Marc Didden
- Erwin Jans
dramaturgie
- Erwin Jans
avec
- Ariane van Vliet
- Chris Nietvelt
- Eelco Smits
- Evelien Bosmans
- Jip van den Dool
- Katelijne Damen
- Lucas Vandervost
- Steven Van Watermeulen
scénographie
- Jasper Rigole
conception lumière
- Fabiana Piccioli
conception son
- Diederik De Cock
conseil costumes
- Tim Van Steenbergen
production
- Toneelhuis
coproduction
- Toneelgroep Amsterdam
avec le soutien de
- Casa Kafka Pictures Tax Shelter powered by Belfius
- Tax Shelter maatregel v/d Belgische Federale Overheid