La chorégraphe et metteuse en scène Sophia Rodriguez se demande si le fait de provoquer délibérément des frictions entre les gens est un moyen de les libérer des différences psychologiques et culturelles qui empêchent souvent le contact avec les autres. Elle l'appelle elle-même hyper soap-opera therapy.

Les performeur·ses se rencontrent dans une aire de jeu imaginaire d’un parc. Inspirés d’ateliers avec des enfants au cours de la période de recherche de FRICTION, les performeur·ses ont élaboré un terrain de jeu pour adultes, une zone de détente où des personnages aux intentions diverses et variées se rencontrent, jouent et trébuchent souvent littéralement les uns sur les autres. Loin du caractère lisse et poli, ils se lancent à corps perdu dans l’affrontement de forces antagonistes. La nuit, le terrain de jeu donne à voir des personnes aux peurs cachées, aux résistances utopiques et aux désirs inassouvis.

Les performeur·ses créent un parc imaginaire qui combine accessoires artificiels, véritables troncs et branches d’arbres provenant de parcs voisins, mais aussi des planches en (faux) bois fabriquées à la machine. Dans FRICTION, les convictions et les identités individuelles se frottent les unes aux autres comme s’il s’agissait de morceaux secs de bois mort. Cette situation incendiaire nous est présentée comme une partie essentielle de la transformation : ardente, ludique et inéluctable.